Niger: un journaliste arrêté pour diffamation sur plainte d’un ministre

Je ne comprends pas pourquoi lorsqu’il s’agit d’arrêter un journaliste ou un leader d’opinion qui ne partagent pas forcément leurs opinions, les dirigeants africains sont si pressés ! Comme si les vrais individus qui méritent arrestations et prisons sont finis dans ces pays où à peine on n’arrive à se nourrir, faute de mauvaise gouvernance et de détournements des deniers publics.

Le journaliste et directeur de l’hebdomadaire privé Le Témoin, Ibro Soumana Gaoh, a été arrêté et placé en garde à vue lundi à la police judiciaire de Niamey, à la suite d’une plainte pour “diffamation“ du ministre de la Communication, selon l’Association des éditeurs de la presse indépendant du Niger (ANEPI).

La plainte a été déposée contre le journaliste par le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Mohamed Ben Omar, a déclaré le Président de l’ANEPI, Boubacar Diallo.

Le ministre Ben Omar, a estimé avoir été diffamé par Le Témoin dans son édition du 14 septembre dernier où un article faisait état de l’implication du ministre de la Communication dans une affaire de malversations à la Société nigérienne des télécommunications (SONITEL).

En février dernier, le gouvernement avait décidé de la renationalisation de la SONITEL dont la privatisation, a été un “échec“, selon l’hebdomadaire au vu des difficultés qui s’amoncelaient autour de l’entreprise qui cumule plus de 40 milliards FCFA.

Dans son article, Le Témoin a souligné que les récentes auditions du ministre Ben Omar dans les locaux de la gendarmerie font suite à une grosse malversation financière opérée dans cette compagnie dont deux anciens directeurs sont écroués depuis plusieurs semaines.

Le consortium sino-libyen, qui récuse les motifs du avancés par le gouvernement nigérien pour reprendre la SONITEL et sa filiale GSM, Sahel Com, a déposé un recours auprès de la Cour de Justice de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), basée à Ouagadougou au Burkina Faso.